"Tout a commencé un long jour d'ennui ..."
Interview de Noël Gestalder et Syphen
par Delphine
C’est dans un chalet, entouré de neige et de silence, que je recueille, tour à tour, les réponses de Noël et de Syphen à mes questions sur leur aventure. Rien d’étonnant dans le cadre de cette interview : la Haute-Savoie, département de prédilection, qui a compté quelques étapes importantes dans la réalisation du projet… Noël parle derrière son piano, en m’accueillant par quelques notes… Syphen s’abrite derrière sa guitare, retardant la première question par les accords, lentement enchaînés, de " On a toujours le temps "… Interrogés séparément, Noël et Syphen se complètent minutieusement ; leurs silences sont souvent situés aux mêmes moments… leurs éclats de rires aussi ! |
Delphine : " Tout a commencé un long jour d’ennui… " C’est-à-dire ?
Noël : Comment
tout a commencé ?... (silence) Je pense que ça
a commencé de deux désirs qui se sont rejoints. Le premier,
c'est de concrétiser des compositions qui sont toujours en chantier
depuis des années, qui n'ont jamais vraiment abouti, et d'en
faire quelque chose qui soit écoutable. Ça c'était
mon désir. Syphen : "un
long jour d'ennui"... Moi ce dont je me souviens... Je crois que j'ai
appelé Noël, il m'a proposé de venir boire un café. |
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D. : En quoi consistait ce projet pour vous ?
Noël : Pour moi, le projet consistait à reprendre des chansons qu'on avait faites chacun de son côté, puis d'en faire un enregistrement CD, comme une archive à garder. Syphen : Ah elles sont dures tes questions ! Le but c'était de faire un album avec nos chansons, pour sortir une production de nous, en ayant tout fait de nos mains. |
D. : A quel moment l’idée concrète d’un album, un CD, est-elle devenue persistante ?
Noël :
Ça c'est vraiment concrétisé quand Syphen a dit :
"Oui ça me plaît" (rire) ; quand un délire,
un souhait s'est transformé en quelque chose de très possible,
parce que tout le monde était motivé et que techniquement
c'était possible. Syphen : Pour
moi, assez rapidement, quand on a parlé plus sérieusement
de qui allait faire quoi dans l'album. |
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D. : Comment procédez-vous pour l’écriture des chansons ?
Noël : C'est
très divers, en fonction des chansons.(silence) Pour moi, l'écriture,
c'était surtout compléter des choses qui étaient
déjà en chantier, qui avaient des sources d'inspiration
diverses : des textes de Cyrille qui étaient vachement intéressants,
des textes de moi qui traînaient depuis un certain temps ou dont
j'avais déjà fait des chansons. Syphen : L'écriture
des chansons ? Moi j'ai pris des textes qui existaient déjà
et j'ai travaillé dessus. |
D.: Toutes les chansons ont donc subi une élaboration très longue ?
Syphen : (Rires)
Il y a eu "Elle est si loin", sur laquelle j'avais déjà
travaillé en juin, mais je n'étais pas content de ce que
ça donnait. |
D. : Quelles ont été les conditions d’enregistrement ?
Noël :
(silence) D'abord un lieu super sympa, dans lequel on avait déjà
vécu des choses avant ; un lieu à la fois silencieux et
convivial, qui était donc l'appart de Ville-en-Sallaz. Syphen : (silence)
Ce qui se passait, c'est qu'on avait trois pièces : une avec tout
le matériel de prise de son (les micros, un ampli casque,...),
la pièce du milieu où on dormait, et dans la pièce
encore à côté il y avait le matos d'enregistrement
(le multipiste, et le PC pour faire les enregistrements). On communiquait
avec un micro qui allait directement sur l'ampli casque. |
D. : Quelle partie de l'aventure avez-vous préférée ? Qu'est-ce qui vous a semblé le plus pesant ?
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Noël :
(silence) Ce que j'ai préféré, c'était
l'implication de pas mal de gens (nos amis, nos copains) avec lesquels
on pouvait vivre cette aventure. Faire cet album en Haute-Savoie, avec
les gens de Haute-Savoie, avec les gens de Paris aussi (instrumentistes),
bref, l'aspect convivial des choses, ça, c'était bien. (silence)
Syphen : Ce
qui m'a plu, c'est le fait qu'on monte un projet aussi grand, aussi ambitieux
finalement. Rien que le travail sur les chants : retravailler la structure,
la musique, les arrangements, c'est déjà complexe. |
D. : Quelles attentes avez-vous à l'égard de cet album ?
Noël : Pour
moi, le projet est fini depuis à peu près fin août
! (rires) L'immense travail de retouchage minutieux, de ré-enregistrement
parfois, qui a eu lieu après, n'entrait plus dans mon objectif
initial de mettre des compositions sur un support fixe. Syphen : Quelles attentes... Le but, c'est d'envoyer des exemplaires à des maisons de disques, afin de se faire repérer et qu'on nous demande de refaire un album ; ou que ça puisse servir à l'un de nous en tant que talent vocal ou musical. |
D. : Quelle place occupe la musique dans votre vie ? Depuis quand ?
Noël :
Ouh la... (soupirs et long silence) C'est un peu compliqué....
Disons qu'elle n'a pas une place fondamentale... mais comme elle a toujours
eu une petite place, finalement, j'ai vraiment l'intention d'en vivre
maintenant. Il y a peut être une différence entre musique
et création. Je crois que l'aspect créatif, qui s'exprime
à travers la musique, il est là depuis que j'ai 16 ans.
Alors pour ça, peut être que la musique a plus de place.
Là où je me débrouille le mieux en création,
c'est quand même en faisant de la musique ; dans d’autres domaines
ça reste assez brouillon. Dans la composition, la création,
je peux offrir aux autres quelque chose qui est vraiment de moi. Syphen : Oh
! (rire) beaucoup de place... beaucoup de temps... et j'aimerais
en faire mon métier. |
D. : Quelque chose à dire sur Syphen ? Noël : Il
a un rythme de vie qui est tout à fait adapté à la
vie nocturne. (rire) |
D. : Quelque chose à dire sur Noël ? Syphen : (rires)
C'est un super compositeur, sincèrement ; je pense qu'il a de l'avenir
dans la musique dans la mesure où il sait composer des musiques
de films, de chansons, qui sont vraiment de qualité... |